La fille au manteau ajusté

À courir sur la glace, Lucie tentait avec toute la difficulté du monde d’éviter de se briser les os sur le sol causé par une vilaine chute, et principalement d’arriver à l’arrêt d’autobus avant que celle-ci ne décolle la laissant en plan dans le rude froid de l’hiver. Le chauffeur dût l’apercevoir à courir désespérément qu’il attendit les quelques secondes qui suffirent à Lucie d’entrer dans l’autobus complètement essoufflée. Cherchant dans son sac légèrement énervée Lucie retrouva rapidement son laisser passer et pu lever les yeux vers les passager de l’autobus et trouver une place pour s’assoir. La jeune femme épousseta son long manteau noir, qui lui donnait une allure de personne sérieuse contrastant légèrement avec ses cheveux blonds mi-longs; sa mallette en main, elle s’assit en face d’une autre personne qu’elle regarda avec curiosité.

L’esprit embrouillé, Lucie prit son agenda qu’elle ouvrit à la date du jour. Constamment effrayée d’oublier quelque chose, elle pouvait consulter cet agenda que pour se rassurer que tout ce qu’elle avait créé d’avait aucun chamboulement. Comme par ailleurs, s’elle avait manqué cet autobus sans doute qu’elle aurait paniqué avant de devoir dépenser une somme astronomique afin de se payer un taxi. Toute cette pression qu’elle avait commencé à s’infligée venait principalement de l’emploi qu’elle occupait en plus de devoir étudier. Terminant des études en géographie, Lucie visait être géologue mais pour le moment n’avait trouvé qu’un emploi dans une entreprise qui gérait des géologues qu’on envoyait parcourir le monde afin de récolter des données nécessaires à diverses autres recherches. Afin d’attendre ce statut, elle devait pour le moment organiser tout ce que l’adjoint administratif lui imposait de faire. Ce qui pouvait aller jusqu’à composer des textes avec des délais irraisonnables ou bien encore de devoir offrir du café aux quelques 154 employés du bâtiment. Mais elle avait tellement l’espérance d’atteindre un niveau supérieur qu’elle était prête à tout. Absolument tout.

Reposant son agenda soigneusement refermé, Lucie eu l’impression de respirer un peu mieux maintenant que le stress d’être en retard venait de se dissiper. La tête redressée par l’arrière, Lucie ferma les yeux quelques instants. Il fallait simplement qu’elle réussisse à tenir encore 2 petits mois. Elle en avait déjà fait 3, le reste devrait être tellement plus facile. Déjà que ses amis lui reprochaient de toujours décliner leurs invitations, au point que certains avaient décidé de ne plus lui adresser la parole. Lucie aurait bien voulu se justifier mais elle avait compris très tôt que ça ne servirait à rien pour le moment d’essayer de les récupérer.